Le printemps est une saison incroyable, concentrant une énergie phénoménale qui s’exprime avec vigueur et profusion : explosion de couleurs, d’odeurs, pépiements effrénés des oiseaux qui emplissent tout l’espace sonore et partout, des insectes tournicotant à la recherche des meilleurs nectars. Tous les petits bonheurs sont permis, y compris celui de lézarder au soleil avec un bouquin où un podcast dans les oreilles. A l’instar de cette débauche de vie, nous vous invitons à plonger dans des histoires palpitantes, un brin « extrêmes », mais indéniablement connectées avec la nature… Place à l’aventure et aux aventuriers dont les récits nourrissent nos imaginaires.
Thriller sur la rivière…
« Une odeur de fumée leur parvenait depuis deux jours. Au début, ils crurent à un autre bivouac, ce qui les surprit parce qu’ils n’avaient entendu aucun moteur d’avion, que cela faisait plusieurs jours qu’ils descendaient cette enfilade de lacs tout en longueur et qu’ils n’avaient repéré personne ni même le mouvement lointain d’un autre canoë. Les seules traces laissées dans la boue des portages étaient celles des loups, des élans, des loutres et des ours. »
Un univers, celui des rivières sans fin du Nord Canada, et une aventure singulière, celle de deux étudiants passionnés de nature et de grands espaces. Déposés en hydravion sur un lac, ils partent pour une descente de plusieurs semaines en canoë, loin de toute trace de civilisation. Un voyage sans retour et sans échappatoire que vient menacer un giga-incendie. Mais si ce n’était que ça…
Ce roman, écrit comme un thriller, ne se lâche pas. Il vous saisit par ses superbes ambiances de nature et, quand l’intrigue démarre, il vous prend pour ne plus vous quitter jusqu’à la dernière page.
Une pépite du roman d’aventure doublée d’une écriture inspirée, vivante et éblouissante, dans la grande veine du nature writing.
Par Peter Heller, aux éditions Acte Sud
Robinsonade : 300 jours d’exil à Tofua
« …dans cette quête de l’origine, cette recherche extrême de la communion avec la nature, il y a aussi l’apprentissage de soi, la volonté d’arrêter le temps et la perte de repères, qui jadis maintenait à flot… et lentement, peuvent faire plonger dans les méandres de la solitude. »
Parce qu’il aime la neige, la montagne et le froid, l’ancien snowboarder suisse Xavier Rosset décide un jour d’aller se frotter à milieu totalement opposé, à travers une expérience pour le moins engagée : passer 300 jours seul, sans vivres ni matériel, sur Tofua, une île déserte de l’archipel des Tonga dans le Pacifique Sud. Retrouvez son récit savoureux et sans détour dans le podcast Les Baladeurs.
D’aventure et d’extrême
Passez près de 4 heures passionnantes grâce à cette série de 4 épisodes du podcast LSD (La Série Documentaire) de France Culture. Il y est question de vertige, d’excitation, de défi, de courage et de peur mais aussi de la perte… en tête à tête avec alpiniste, navigatrice, nageurs longue distance ou voltigeurs, écrivain, skieur de pente raide, médecin urgentiste, anthropologue ou psychiatre… Rencontres en toute simplicité et intimité…
Avec notamment : Stève Stievenart, nageur longue distance, Isabelle Autissier, navigatrice en solitaire, Bertrand Piccard, psychiatre, explorateur, aéronaute, Géraldine Fasnacht, championne de snowboard et de BASE Jump, Enak Gavaggio, freerider et BASE jumper, Pierre Mazeaud, pionnier de l’alpinisme, David Le Breton, anthropologue, Gérard Guerrier, écrivain et ancien deltiste, Pierre Tardivel, skieur de pente raide, Sonia Popoff, médecin urgentiste…
Épisode 1/4 : Une histoire de transmissions, de rencontres, de lectures, de peurs enfantines et de défis… De l’imaginaire à la prise de risque, sportifs et aventuriers remontent à l’origine de leur passion.
Épisode 2/4 : Curiosité scientifique, montée d’adrénaline, dépassement de soi, besoin de se reconnecter à la nature ou attrait de la notoriété… Quelles motivations poussent nos aventuriers et sportifs à accomplir leurs exploits, quitte à se mettre en péril ?
Épisode 3/4 : À pas feutrés sur la banquise fragile, à tâtons dans une eau noire ou à 800 mètres au-dessus du vide, la peur accompagne nos protagonistes, elle les stimule, les alerte. Ils flirtent avec elle dans une grisante quête de soi, potentiellement ultime.
Épisode 4/4 : Au bout du risque, il y a souvent l’accident et parfois la mort. Nos protagonistes reviennent sur un accident qui a marqué leur vie.
La posture de l’aventure selon Kim Pasche
Le fameux « call of the wild » de Jack London correspondait tout à fait à l’état d’esprit dans lequel je me trouvais. Soudain, rien n’avait plus d’importance que d’apprendre à vivre en pleine nature, de connaître les plantes sauvages, les animaux, les roches, et toutes les techniques dites « primitives ». Cela n’avait strictement rien à voir avec de la survie ; je laissais cela à celles et ceux qui voyaient la nature comme une ennemie. Cet élan était plutôt un retour aux sources. Mais s’il me comblait de joie, il me faisait peur en même temps : par quoi commencer ?
À travers ses pérégrinations en Europe, puis en Amérique du Nord, Kim Pasche raconte ses apprentissages des savoirs ancestraux, et met en lumière son évolution au fil des années, vers un nouveau rapport à la nature, à la spiritualité, au temps, et même à son existence en tant qu’humain. Répondant à un appel irrépressible, l’explorateur philosophe part régulièrement vivre plusieurs mois en trappeur au Yukon dans le Grand Nord canadien. En quête d’une reconnexion brute au monde sauvage, il s’immerge sans assistance, en adoptant un mode de vie semblable à celui de nos ancêtres de la préhistoire.
Par Kim Pasche, aux éditions Arthaud
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photo d’introduction : Bibliotheek Bornem on Pixabay